Marie Gaymard

Plongez l’écumoire dans les fumeroles méphitiques de la galimafrée LinkedIn : il y a fort à parier que parmi les restes de publications faisandées, vous en dénichiez une où les rimes pulsent au diapason du style et du rythme, fragments de vers et de prose qui tissent leur cri à l’unisson ; celle-ci appartient à Marie, comme un poing levé pour cingler la froideur des algorithmes.

Si elle se plaît tant à décaper le blaze des marques pour jouer avec les mots, c’est sans doute qu’elle se rêvait autrefois dans la musique : « Plus jeune, je voulais être DJ, je mixais d’ailleurs beaucoup dans les soirées étudiantes », projet qu’un veto parental viendra torpiller sans attendre.

Ce n’est pourtant que le prélude d’un parcours aussi singulier que lesté de plomb – sans être toutefois plombant : après une première SL (Scientifique – Littéraire) qui tenait lieu d’expérimentation dans l’Hexagone, puis son arrêt inopiné, la voilà fusant dare-dare dans un BAC S avec l’idée plus tard de faire de la recherche fondamentale en biologie ; elle se découvre néanmoins, et peu à peu, un goût impromptu pour le marketing : « Plus j’avançais, plus j’étais attirée par cette discipline, alors en cinquième année d’études, j’ai fait un stage dans une boîte spécialisée là-dedans, ça m’a bien plu, et j’ai enchaîné avec un MBA au Canada ».

De retour en France à une période où l’offre confinait à l’avarice – « J’étais au chômage à un moment un peu compliqué, on ne me proposait que des postes de technico-commerciale, c’était loin de mes aspirations », elle s’enrôle sabre au clair comme officier sous contrat dans l’armée de l’air. Le poste s’avère hélas « très technique », certainement trop pour un profil aussi créatif que le sien, aussi quitte-t-elle ses rangs après 18 mois de labeur afin de concrétiser quelques-uns de ses desseins.

Parmi eux – et non des moindres, la création d’un blog de sport qui s’ajuste et s’étoffe au fil de ses découvertes : « J’ai appris plein de choses, que ce soit au niveau de l’écriture en elle-même, du SEO, des partenariats avec les marques… Ça a super bien décollé, je me suis retrouvée invitée à des événements sportifs, des trucs qu’on offre qu’aux influenceurs ! », jusqu’à ce qu’elle accepte de travailler pour une entreprise sportive en tant que responsable de com’ digitale. Là, elle s’échine à faire bien davantage que les missions qui lui étaient initialement confiées, trime, cogite, et reçoit une révélation : pour qu’une marque puisse exister, il lui faut un ADN propre.

Après quelques menues divergences, Marie quitte cette entreprise et pose les fondations de son activité : ce sera Bend it like Socrate (BILS), où elle lustre aujourd’hui la rime afin de remettre de l’harmonie et du sens par les mots. Sa méthode de prédilection ? La maïeutique, qu’elle développe fort adroitement aussi bien pour les entreprises que pour les entrepreneurs dans l’objectif d’accoucher d’une identité propre.

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