Antoine Sanchez

À peine né qu’Antoine était déjà fatigué par les vicissitudes de l’existence, sa volition infantile coûte que vaille acharnée à mûrir allegro : « Quand j’étais gosse, je voulais être vieux pour ne rien faire. »

Si les préludes de son parcours semblent donner le la au lendemain de ses jours – « j’ai fait un BAC S avec l’intention d’aller dans une école d’ingé’ derrière, mais ça ne s’est pas fait », il pousse néanmoins vite la ritournelle dans la musique : « J’ai décidé de m’y consacrer pleinement, j’avais joué pas mal d’instruments avant, de la guitare, de la contrebasse, de la batterie, du piano. Avec un groupe d’amis, on a monté un quatuor, et j’étais au sax alto' ».

La musique, Antoine l’épouse, s’accorde à son rythme, bourlingue à son tempo : accompagné d’un « pote qui n’avait jamais joué de contrebasse », il carillonne dans les villes pour glaner quelque monnaie sonnante et trébuchante, sa vieille guitare sèche au bout des doigts : « Au départ, j’allais jouer sous les arcades à Annecy, ça marchait pas mal, je gagnais en moyenne 100€ de l’heure. Les gens venaient me voir et me disaient que ma place n’était pas ici, que je valais mieux que ça. Je leur répondais que j’étais très bien dans la rue ».

Mû par sa fougue d’antan, Antoine entame de nouveaux refrains, multiplie les projets : il devient prof’ de contrebasse classique remplaçant au conservatoire, donne des cours de sax, monte des groupes « qui n’ont jamais vraiment marché, parce que l’entente entre les membres, c’est compliqué, ça capote facilement ». Les difficultés s’amoncèlent pourtant, il culmine au point d’orgue : « Je gagnais assez mal ma vie car je n’avais pas envie de faire de concessions ».

Il rebrousse alors chemin vers Montpellier où une offre impromptue l’entraîne vers de nouveaux horizons : « Un ami m’a proposé d’écrire un article pour sa boîte. Ça lui a plu. On est partis sur un an de presta’, des newsletters, des articles, des livres blancs… C’est comme ça que j’ai mis le pied à l’étrier ».

Entré au service des belles lettres, Antoine ferraille depuis au diapason du style pour tisser son entrelacs de mots à l’unisson ; slogans, signatures de marque, publications LinkedIn et autres newsletters, il entonne une prestation après l’autre afin de mener tambour battant ses missions de conception-rédaction – sans toutefois jamais fuguer dans l’écriture de pages de vente. Il a récemment publié un livre, Le Pégase (aux éditions L’Atteinte) et exerce en parallèle l’activité de compositeur au sein du collectif Zikali.

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